Une journée qui s'annonce ennuyante (rp libre)

Sinatra marchait dans la rue d'un bon pas. L'eau coulait sur son visage, transformant ses cheveux pour une fois lissés en une foret de boucles dispersées. Mais la chasseuse n'en avait cure. Elle se contentait de suivre son bonhomme de chemin sous les trombes d'eaux, trop contente de pouvoir enfin sortir dans une rue qui n'était pas bondée de monde. Et de toutes façons, rien ne lui plaisait plus que les grosses averses. Son Ipod vissé sur les oreilles, elle dandinait la tête en chantant sous la pluie battante, sautant d'un pied sur l'autre, agrippant quelque lampadaire ayant eu le malheur de se trouver sur son chemin.

Chances blown
Nothing's free
Longing for what used to be
Still it's hard
Hard to see
Fragile lives, shattered dreams.

Et sur la chanson d'Offspring, elle avançait dans la rue déserte, bourrinée par l'eau. Son pantalon était déjà trempé, un jean déchiré de part et d'autres, et il en était de même pour son t shirt aux couleurs de blink 182. Seul son keffieh, malheureux survivant de la bataille, restait à peu près sec, protégeant sa gorge. Elle avait décidé d'aller là où ses pas la mèneraient. Enfin, elle avait clairement décidé d'aller à Devil May Cry. Elle avait toujours été profondément ... inspirée par Dante. Oui, certaines avaient Brad Pitt, Sinatra avait Dante. A chacun sa star. Elle avait été élevée dans l'optique de faire aussi bien que le fils Sparda, il était donc évident qu'elle lui porte une admiration sans limites. Songeant une seconde à ce qu'elle allait bien pouvoir lui dire, elle hésita à refaire demi tour.

bah, après tout, elle n'avait jamais eu le courage d'aller le voir. L'italienne s'arrêta en pleine marche et se passa la main dans les cheveux. Elle secoua ensuite ses boucles de jais et reprit sa route. Il fallait bien agir un jour ou l'autre, et elle n'avait clairement rien de mieux à faire de sa journée. C'est ainsi qu'elle se retrouva devant l'enseigne de l'agence. Nerveuse, elle fourra sa main dans sa poche et s'approcha avant d'entendre un bruit suspect. Elle bondit aussitôt sur le côté et se cacha derrière une poubelle qui eut la merveilleuse idée de lui renverser son contenu sur la tête. Mais Sinatra n'en tint pas compte et regarda un démon atterir soudainement sur l'allée et se faire littéralement... éclater. Warg, c'était LUI, c'était Dante, son héros. Elle retint aussitôt ses instincts de pisseuse et se releva lorsque la porte claqua.

C'est en enlevant les restes de pizza séchée et regonflée par la pluie que l'italienne se décida finalement à frapper chez Dante, le coeur en vrac. Bon sang, elle allait peut-être rencontrer son modèle.

Sinatra hocha la tête sur le côté et entendit la voix quasi tonitruante du chasseur de démons. Wow, il avait l'air aussi bourru qu'on le disait. L'italienne fit cliqueter ses ongles sur la poignée avant de se décider à entrer dans le local. Elle jeta un oeil alentours et fixa le juke box. Drôle de machine, mais il se fondait dans l'ambiance. Une ambiance qui ressemblait vraiment à Dante et à l'image qu'elle s'en faisait. Elle baissa les yeux et fixa la flaque d'eau qui naissait sous elle. Elle était trempée et gelée. Posant ses mains sur ses bras pour les frictionner elle s'avança jusqu'au bureau et se frotta le bout du nez.

- ... Bonjour... Monsieur Dante ...

Elle n'avait rien trouvé de mieux. Elle se frappa nerveusement le front et manqua de rire nerveusement. Elle était bien mignonne, mais si intimidée que sa voix mourrait dans son gorge, ainsi que tout son courage et son humeur habituelle de pile électrique.

- Euhm .... euh ... je .............

Elle ne savait pas trop comment entamer la conversation . En vérité, elle avait bien une mission à lui confier mais pas vraiment d'argent ni quoi que ce soit d'autre pour le payer. Elle n'était pas uniquement venue pour voir son héros mais aussi et surtout pour chercher quelqu'un de puissant. Elle tritura ses mains en fixant le vide et regarda de nouveau sur le côté, ne sachant par où commencer.

- J'ai froid.... Euh ... non ... je voulais pas vraiment dire ça je sais pas....

Et elle restait figée, incapable de pouvoir parler correctement.

Sinatra baissa les yeux et regarda Dante qui souriait légèrement. Il avait une réaction des plus naturelles, il souriait devant elle. Il y avait de quoi. Elle glissa à nouveau une main trempée dans ses cheveux et baissa aussitôt les yeux vers ses pieds. Elle était complètement différente ce qu'elle était d'habitude. Non pas qu'elle fut une femme fatale, mais elle avait un moins un minimum de confiance en elle. Seulement, elle s'écrasait devant les plus puissants. Elle avait apprit la leçon, il ne fallait pas désobéir à ceux qui avaient l'expérience, au risque d'en payer cher les conséquences. Ce qui restait d'adolescent en elle faisait surface par grandes vagues et la faisait rougir bêtement. Elle tentait pourtant de reprendre contenance, mais Dante, le froid, et le mal de tête naissant cumulés ne l'aidaient pas.

Après l'avoir saluée, Dante monta lui chercher de quoi se sécher. Elle resta une seconde seule en bas et jeta un bref regard sur le bureau avant de se tourner maladroitement vers l'escalier pour l'y voir descendre. Elle attrape doucement la serviette qu'il lui tendait et s'y nicha aussitôt, tremblante de froid. Toute enveloppée de la sorte, on ne voyait que son petit visage ressortir au milieu des boucles noires, son nez se fronça une seconde pendant qu'elle reniflait, se tassant un peu plus .

- Merci .... Vous n'auriez pas dû .... Sinon je suis venue car j'ai .. un immense problème ... mais.... mais j'ai pas d'argent.... Enfin pas beaucoup, en vérité.

La pièce était redevenue silencieuse, tout ce qu'on entendait était encore cette maudite pluie et ce vent qui frappait fort. Dante croisa les bras et regarda la jeune fille qui s'emmitoufla dans la serviette. Malheureusement pour lui, elle n'a pas assez d'argent et elle a un gros problème, c'est ce qu'ils disent tous et ça revient qu'il bat un démon de pacotille et qu'il reçoit une somme médiocre. Fini de se faire berner, quand même. Dante est dans la merde jusqu'au coup, alors il va le faire pareille parce qu'il se sent généreux malgré tout et que c'est juste une gamine après tout et qu'elle soit riche ou pas, il décide tout de même de l'aider et pour au moins se dégourdir un peu en même temps. Il espère que cela vaudra la peine de le faire. Il avança sa chaise et s'accota sur son bureau. Soupirant, il lui demande :

- Et qu'elle est ce problème?

Sinatra regarda le sol et resta bien emmitouflée sans un mot d'abord. Quel était le problème ? Si vaste et si simple à la fois. Elle réfléchit calmement à un moyen d'ordonner ses idées, les organiser afin de faire le plus concis et le plus complet possible. Elle tremblait encore très légèrement et inspira tout l'air qu'elle le pouvait.

- Je ... je devais tuer des titans... enfin ... pas moi seule mais toute ma famille. Mais nous n'avons réussi ... il en reste quelques uns... Ces démons sont des plus dangereux, et pas matériels. Ils tuent..... beaucoup ... mais ils utilisent non pas des forces magiques mais ... naturelles... je n'ai aucune idée de la façon dont les vaincre...

Elle se retassa un peu plus sur elle-même, ses yeux a moitié écarquillés en repensant à la boucherie sanglante qu'elle avait connu. L'italienne se frotta un peu les mains et posa son regard sur Dante, cherchant désespérément un soutient.

- Je sais que je suis loin d'être la meilleure chasseuse de démons c'est pourquoi j'ai osé... venir vous déranger... pour le paiement je peux travailler en dehors pour rembourser ma dette ou .. .Enfin ce que vous voulez, tout ce que je veux c'est réparer mon erreur...

[HRP] Attention j'arrive ! [/HRP]

La porte s'ouvrit à la volée, laissant entrer un Duncan en piteux état : ses cheveux et son visage étaient complètement trempé, de même que son pardessus de cuir blanc. Il s'ébroua quelques secondes sur le pas de la porte, comme l'aurait fait un chien... ou un loup, avant de balayer la pièce du regard, puis de parler chiffon avec le propriétaire des lieux :

"J'ai vu de la lumière, alors je suis rentré ! J'passais dans le coin, alors j'ai décidé de faire un p'tit coucou. Comment vont les affaires, Dante ? Pas encore dévoré vivant par l'ennui ?"

Ah, tiens, il était avec une cliente ? Bien jeune, quand même, qu'est-ce qu'elle foutait là ? En plus, elle lui rappellait vaguement quelque chose, un peu comme s'il la connaissait... Voyons voir, une gamine qui portait comme inscrit sur son front son origine italienne, en plus de sembler complètement stressée à la simple idée d'être dans la même pièce que Dante... Ah, mais oui, Sinistra ! Duncan se tourna donc vers elle, histoire de faire un brin de causette :

"Tiens, salut gamine ! Et bien, on ne peut pas vraiment dire que tu perds ton temps ! Comment ça va, depuis tout ce temps ?"

Et Duncan d'ébourriffer les cheveux de Sinatra, parce que 1) c'était une preuve d'affection, 2) les gamins détestent ça et 3) c'est donc rigolo. Puis il se dirigea vers un coin de la pièce et se posa tranquillement contre le mur, juste à côté du juke-box.

"Et sinon, vous papotiez de quoi, les p'tits clous ?"

Sinatra regarda longuement Dante puis recula lorsqu'il éclata de rire. Oui, elle pouvait comprendre que cela paraisse stupide, mais elle n'était pas née de la dernière pluie et savait à peu près de quoi elle parlait. Une bonne bouffée de chaleur lui remonta dans le nez lorsque toute la colère qui grouillait en elle lui remonta de l'estomac. Elle était certes terrorisée, mais pas une demoiselle en détresse pour autant. Rassemblant tout son courage, elle ouvrit la bouche et... éternua bruyamment. Ce qui ressembla plus à un miaulement se mua en un bruit aiguë. Après un bon moment de flottement, elle entreprit de répondre au chasseur de démons.

- Nous sommes plus d'une .... vingtaine. Si je ne sais pas comment les vaincre c'est parce que nous sommes lâchés comme dans une arène sur la solfatara. Les adultes ne nous donnent que quelques informations sur les titans, leur histoire.... Et c'est tout. Je ne me souviens plus bien ce qu'il s'est passé mais croyez moi je ne suis pas une menteuse. Notre famille a pour mission de les renvoyer d'où ils viennent tout les 50 ans et nous avons échoué. Simplement.

Ses phrases étaient bien plus claires, et son visage rougi par la honte d'être moquée par son idole.

- Di Sanseverini. Vous devriez connaître... Mais ce n'est pas la question. Le problème c'est que nous avons perdu le combat et avons dû fuir pour ne pas être tous tués par les éléments déchaînés, que nous étions sensés pouvoir canaliser. Et puis je ne sais vraiment pas pourquoi c'est tombé sur ma famille non plus...

Toutes ses racines italiennes ressortaient à merveille, son visage tiquant à chacun de ses mots, tandis qu'elle parlait avec les mains, agitant ses mimines dans tout les sens, son accent italien des plus prononcés pendant qu'elle accélérait le rythme de ses phrases.

- C'est comme ça pour toutes les générations. Enfin c'était. Quant à la bataille et aux moyens que nous avons utilisés je ne m'en souviens pas, c'est flou ...

Elle baissa les yeux une seconde. Pour le coup elle mentait, et correctement. Elle s'en souvenait parfaitement mais n'osait aller plus loin, de peur de passer pour la dernière des folles. Elle poussa un gros soupire et s'apprêtait à reparler lorsque la porte du fond s'ouvrit dans un vacarme de tout les diables. Elle se retourna aussitôt, sur le qui vive, manquant de tomber en arrière à cause de l'eau accumulée autour d'elle qui rendait le terrain plutôt glissant.

Rajh. Un gros MERDE naquit dans l'esprit de l'adolescente. Ah, non, pas Rajh. Elle lui avait raconté son histoire dans les moindres détails et en particulier son adoration pour Dante. Elle croisa les doigts dans son dos et leva les yeux au ciel, priant pour qu'il ne la reconnaisse pas. L'italienne s'enfonça dans son keffieh mais la technique de ruse ne fut pas des plus efficaces, puisque suite à des présentations plus ou moins primaires, elle entendit la voix tonitruante s'adresser à elle.

- Je ne suis pas une....

Et soudainement tout devint noir. Il avait osé. Enfin... elle n'allait pas moufter, de peur de finir encastrée dans le mur. Ses boucles noires lui couvraient maintenant tout le visage. Elle souffla pour montrer son mécontentement ( n'osant faire plus ).

- Papa ...

Ironisa la méditerranéenne en remettant ses cheveux en place.

- C'est pas que tu gênes mais j'aimerais bien parler avec Dante en seul à seul ...

Elle grimaça et posa ses mains ridiculement petites dans le dos de Rajh pour le pousser, sans succès. Elle ne voulait pas qu'il entende qu'elle avait des problèmes, tout le monde sauf lui à qui elle avait promis qu'elle se débrouillerait.

Sinatra les regarda l'un après l'autre, se demandant très franchement quand est-ce que le clash inévitable allait avoir lieu. Elle hésita une brève seconde à partir en courant, tout cris dehors. Mais il pleuvait, et ses cheveux étaient déjà bien assez en hiroshima-Style. La brunette se repassa pour la centième fois la mimine dans les cheveux et cligna des yeux en écoutant la réponse de Dante. Elle était toujours sur les nerfs, un vrai paquet d'ailleurs, prête à crier au premier incident, voir même à mordre, dans un instinct purement fémino-féminin. Elle continuait de pousser Rajh dans le vide lorsque la situation devint des plus instables. Elle avait tout fait pour ne pas évoquer les titans devant l'écossais, alors tout lui déballer pour la simple raison qu'il était dans le secteur de Dante... C'était moyen.
Mais pas le choix.

- Hum .... mes problèmes c'est mes problèmes Rajh ... Et puis euh .... j'ai bien le droit de demander de l'aide à Dante non ? Et puis si je te le cache c'est .... Parce que je ne veux pas que tu sois au courant ?

Elle recula par principe, de peur de devenir le nouveau prunier 2009 entre les grosses paluches de Rajh. Pas un manque de confiance, mais plutôt une habitude, elle savait qu'il risquait de prendre assez mal le fait qu'elle vienne faire de la lèche chez Dante au lieu de lui demander à lui. En même temps c'était compréhensible. Elle se cacha par réflexe derrière le bureau, a côté de Dante, prête à sauter vers la fenêtre au premier signe d'engueulade bien violente.

- Désolée monsieur Dante... J'ai juste pas envie qu'il sache...

Alors là, comme on dit, trop c'est trop ! Son sang écossais ne fit qu'un tour, précédé en cela par sa partie démoniaque. Que ce soit les cachotteries de Miss Macaroni, l'air toujours aussi suffisant du Dandy aux cheveux blancs, l'air bavant de la miss devant son cher Dantounnet, deux des trois éléments précédents ou même les trois à la fois, Duncan était maintenant en rogne, et donc pas vraiment de bonne compagnie, loin de là en vérité. Il serra la machoire, crispa les poings, se retint d'en retourner une paire à sa protégée et une centaine àl'idole de sa protégée, inspira un grand coup, expira calmement, les yeux fermés.

Il avait l'air presque calme, comme ça, mais ceux qui le connaissaient bien sauraient qu'il n'en était rien. De toute façon, en réalité, Duncan n'est jamais calme, il maintient sa colère en cage, nuance. Et là, la cage était à deux doigts de céder, voire même peut-être moins encore. Dans l'esprit et la mentalité désaxés de Duncan, Sinatra et Dante lui manquaient de respect, elle en lui cachant quelque chose de vraisemblablement important et lui en la couvrant. Et, pour Rajh, lui manquer de respect était classé juste derrière "lui cracher à la gueule" dans la liste des crimes passibles d'une colère noire. Et encore, colère noire seulement si l'accusé a des circonstances atténuantes... Par chance, ils en ont tous les deux, elle est jeune, à peine sortie de l'adolescence et puis c'est une femme, même si ce n'est que depuis peu de temps. Dante, quand à lui, et bien... il est simplement trop fort pour un règlement de compte rapide et efficace.

Donc on engueule. Logique, pourtant.

"Hé ben pour la sympathie italienne, on repassera ! Nom de Dieu, j'me suis décarcassé pour toi, j'ai sortie de la merde innommable dans laquelle tu t'étais foutue et tu sais que j'y ai laissé des plumes, mais non, Mademoiselle ne peut pas tout me dire, elle préfère chouiner dans les basques du premier bellâtre albinos sur qui elle peut tomber ! Bravo la grattitude, en tout cas, même moi j'oserais pas faire des coups comme ça ! Mais m*rde à la fin, ça va t'arracher la gueule à ce point de me dire ce qui ne va pas ? Faut croire que oui. Et bien ma grande, maintenant faudra plus compter sur ma pomme pour sortir ton petit postérieur des emmerdes dans lesquelles tu vas le mettre ! Mais c'est pas grave, t'as ton Dante pour veiller sur toi, du moins jusqu'à ce que lui aussi en ai marre et te laisse en plan ! Fais ce que tu veux, c'est plus mon problème. Allez donc faire ce que vous voulez avec qui vous voulez et ou vous voulez, mais si ça foire, et ça va foirer, j'le sens à dix kilomètres que ce plan pue l'embrouille, et bien vous vous en sortirez comme des grands, tous seuls ! On m'y reprendra, moi, à jouer les bon samaritains..."

Et sur ces gentilles paroles lâchées d'un ton énervé à un rythme soutenu, Duncan ouvrit la porte de l'agence, sortit dans la rue et la claqua si violemment qu'elle ne resta en un seul morceau que par miracle. Après tout, il était logique que quelqu'un ou quelque chose prenne, physiquement parlant. Ca soulageait un peu, encore quelques dizaines de démons à exploser à grand coups de Gévaudan et toute cette foutue histoire, cette fille et ce bellâtre ne seraient plus qu'un mauvais souvenir...


[/HRP] J'vous laisse ! [/HRP]

Sinatra savait que tout allait craquer et ... et bingo. Elle écarquilla les yeux et regarda Rajh exploser littéralement sous ses yeux. A chacune de ses phrases, elle retenait une excuse ou un mot, de peur de se prendre la claque la plus mémorable de sa vie ( qui lui arracherait probablement la tête, au passage. ) Elle se contenta de baisser la tête un moment et d'écouter l'ouragan qui ressemblait de plus en plus à .... De la jalousie? Non, il était juste très énervé. Et plus ou moins à juste titre. Pourquoi ne pouvait-il pas envisagé qu'elle ne veuille tout simplement pas le déranger, ou lui prouver qu'elle ne dépendait pas que de lui. Un peu comme une fille fautive, elle s'agrippa les cheveux machinalement et regarda la porte se refermer avec violence, hésitant à le suivre. Non, elle le ferait plus tard, avec un discours tenu, une voix douce, des excuses, et une armée de pates et de pizza pour se faire pardonner ... enfin, tenter. L'italienne se frotta le bout du nez puis retourna le regard sur Dante.

- Je crois qu'il est un peu fâché... dit-elle avec plus ou moins d'ironie.

- Bref... je vais vous trouver de l'argent pendant que vous vous occuperez de retrouver les titans...Sans les tuer. J'aimerais venir pour ça, ne serais-ce que pour voir. Je pense que vous comprenez ça ... et hum ... je vous crois fanatique de Pizza, si vous voulez en attendant le paiement je peux vous en faire gratuitement, ça fera une maigre avance...enfin... comme vous voulez.

Elle regarda Dante l'air un peu coupable et lui lança un léger sourire en essayant d'oublier son maître en furie, qui devait probablement chercher quelque chose ou quelqu'un à exterminer.

Sinatra regarda le chasseur de démon commencer à débiter son discours pour finalement s'arrêter au beau milieu, trop impatient. Elle secoua la tête en souriant, le trouvant légèrement gamin dans ses attitudes. Mais c'était Dante et il était comme ça, elle ne risquait pas de changer cette "relique" des hunters. La brune haussa les épaules et grimaça finalement, se rendait plus ou moins compte de la situation.

- Mais vous êtes au courant qu'ils sont probablement toujours en Italie... il faudrait qu'on parte... loin. Vraiment loin d'ici.

Elle s'arrêta un moment puis hocha la tête.
- On y va en avion justement ? A moins que vous n'ayez une meilleure idée...

Elle se gratta la nuque et réfléchit. Avait-elle seulement gardé le numéro de tout ses nombreux cousins ? Sans doute quelques uns. Enfin, les survivants. Elle déglutit et s'ébroua une dernière fois en étendant la serviette de Dante plus loin.

- Amusant. Dante Alighieri était un ... Rien, ce n'est pas des plus intéressante finalement.

Elle chercha dans la poche de sa veste le contact rassurant de l'acier dur et froid du pistolet qu'elle venait d'acquérir, des plus basiques. Elle se retourna et sortit chercher ses deux épées, qu'elle avait lâchement abandonnées avant de rentrer chez Dante. En même temps, quel imbécile aurait eu l'excellente idée d'aller fouiller à côté des poubelles. Holy & Lust brillaient presque au creux de ses mains, comme deux animaux reconnaissantes de voir leur maître.

- Moi aussi j'ai la bougeotte j'ai bien envie d'en découdre un peu. Fit-elle remarquer en rentrant à nouveau, faisant tourner Lust dans sa main gauche.

Dante dévisageait Sinatra qui avait laissé ses armes dehors à la vue de tout le monde. Pourtant, il n'y a pas de pancarte pour dire que les armes son interdite. Dante commença à se diriger vers la porte d'entrée tout en arrangeant son magnifique coat de cuire rouge en faisant un petit mouvement avec les mains pour retirer le bas de son coat vers l'arrière. Il rangea ses armes et ouvrit la porte qui claqua contre le mur. Il prit une grande respiration pour humer l'air qui était frais et humide. Dehors, la température avait augmenté et le soleil s'est enfin montré le bout du nez. La ville avait repris vie soudainement. Dante regarde un moment aux alentours, il se retourna ensuite vers Sinatra et lui fit signe de venir.

- Amène-toi! Je ne t'attendrai pas toute la foutu journée.

Sinatra secoua la tête en souriant devant les attitudes de Dante. Heureusement qu'il était de loin l'un des plus puissants, sinon tout ce cirque aurait paru ridicule. Elle marchait juste derrière lui, presque à lui marcher sur les talons, lorsqu'il se retourna pour lui hurler au visage de se ramener. Elle fronça et recula d'un petit pas avant de se le prendre de plein fouet. Certes elle était petite, mais elle ne pensait pas passer aussi "invisible" auprès de lui.

- Baissez la tête je suis juste en dessous.

Elle sourit légèrement en lui faisant un signe de la main.

- Je pensais pas être un schtroumpf. Bon allons y dans ce foutu avion; en plus c'est cacahuètes gratis et mes parents me donneront bien de l'argent si je leur en demande en face à face.

Elle se détacha légèrement, un peu gênée de la proximité puis marcha sur le côté droit de Dante.

- Et quitte à se déplacer vous n'auriez pas une voiture ? L'aéroport à pied... Enfin ... bon je ne sais pas conduire alors au pire...

Elle se gratta un moment derrière la nuque.

- On peut bien braquer un taxi mais niveau discrétion ...

- Vous savez ce qu'il vous dit le schtroumpf ?!

Sinatra suivit Dante sans faire de manières et regarda son bolide en souriant largement. Effectivement, voilà qui était beaucoup mieux que n'importe lequel des taxis. Cependant, elle ne connaissait pas la manière de conduire du fils de Sparda. Elle savait conduire à la napolitaine. Un style plutôt sportif. Avez vous déjà joué à Mario Kart ? Oui ? Voilà. Sans ceinture, à fond sur toutes les routes, doubler à gauche ou à droite, bah quelle importance ?!

La jeune femme hocha vivement la tête aux dires du chasseur et se permit de sourire à nouveau, regardant la carlingue.

- Nettement mieux ! Je ne savais pas que vous aviez les moyens de vous payer une machine pareille.

Elle regarda l'intérieur toute souriante et entra du côté passager. Il ne manquait plus que la radio et toutes les bornes à se taper pour que la situation lui rappelle les vieux films à la Tarentino. La petite s'étira en poussant un petit cri semblable à un miaulement et quitta ses chaussures pour ramener une de ses jambes contre elle.

- Je vous laisse prendre la route, moi je fais souvent un carnage en voiture et j'aimerais plutôt ne pas abîmer un bijoux pareil.